Notre planning stratégique s’est intéressé pour cette revue à ce que disent les conversations sur les réseaux sociaux des attentes et sentiments des Français quelques mois avant l’allumage de la flamme olympique, à Paris. En particulier, nous nous sommes intéressés à l’influence, positive ou négative, de l’événement sur les marques.
Le spectre de l’étude couvre ainsi :
- Les grands sujets d’intérêt des internautes français.
- Leurs sentiments dominants.
- Les sports les plus populaires
- Les marques partenaires et non partenaires qui performent le plus à cette période.
Pour réaliser cette étude, nous avons utilisé la solution Brandwatch.
Voici les 5 principaux enseignements que nous en ressortons.
1. Un fort ressentiment des français envers l’événement
L’analyse des conversation depuis août 2023 montre clairement des pics de conversations négatives, allant croissant, en particulier sur X et sur les sites d’actualité.
Un sentiment qui concerne également les jeux paralympiques : les conversations soulignent l’impression des internautes d’une hypocrisie du comité d’organisation. La volonté affichée est d’uniformiser les Jeux, mais les internautes soulignent le manque de mesures mises en place pour l’accessibilité des personnes handicapées dans la capitale.
Enfin, il ressort de l’étude un sentiment d’inquiétude des Français quant à l’image que la France va donner au monde à l’occasion des Olympiades. Les hashtags les plus populaires sur l’évènement sont essentiellement utilisés par les Français (hors médias et personnalités populaires) pour montrer à quel point ils sont inquiets de l’impact en terme d’image pour la France à cause de la mauvaise gestion des jeux.
Ces deux statistiques résument bien les sentiments principaux des français envers les J.O. (Ipsos) :
- 35% sont indifférents
- 33% sont inquiets
Les mauvaises décisions ont exacerbé ce « ras-le-bol » ambiant, entraînant aussi des menaces de grève des hôpitaux, de la RATP ou encore de la police.
2. Le marathon, la natation et le rugby, les épreuves les plus attendues par les Français
Le rugby à 7 : le grand gagnant des sports collectifs aux JO
L’écrasante majorité des mentions au pic concernent la star des bleus de l’équipe de France de Rugby, Antoine Dupont sur sa participation aux JO ou non, pour le reste la coupe du monde de Rugby a été un fort boost.
Les handball se classe en deuxième position, avec une attention partagée entre équipes masculine et féminine. Le pic vient notamment du troisième sacre de l’équipe féminine championne du monde.
Le Basket et le cyclisme sont pratiquement à égalité dans ce classement.
Le marathon : une épreuve reine des JO, qui plaît de plus en plus aux Français
Concernant les sports individuels, c’est l’athlétisme qui surperforme (sans grande surprise il est vrai). Le marathon des JO est dans toutes les bouches et surpasse largement les autres disciplines.
Un pic apparaît pour le triathlon : celui-ci est en fait dû aux tests d’athlètes dans la Seine, qui avait été annulé du fait d’une trop mauvaise qualité de l’eau.
Quelques statistiques concernant la pratique du marathon par les Français :
- A l’exception de la période Covid, en 2024 les français n’ont jamais autant couru. Ils représentent 25% de la population.
- 54 000 : le nombre de participants au marathon de Paris 2024, soit 3 000 de plus qu’en 2023.
- 38 ans : la moyenne d’âge des participants aux marathons, elle était de 41 ans en 2016, les participants sont de plus en jeunes.
- 46% des participants au Marathon de de Paris 2024 y participaient pour la première fois, soit 3 points de plus qu’en 2023.
Le domaine le plus attendu de ces JO : La natation
Un paradoxe : les Français ne s’intéressent pas tant que cela à la natation… Cet engouement est surtout dû au mystère de la dépollution de la Seine, ainsi qu’à l’inauguration du centre aquatique olympique lors duquel le champion français Alexis Jandard a raté son plongeon.
De manière générale, les Français placent beaucoup d’espoirs en Léon Marchand et Maxime Grousset pour ramener une médaille.
Enfin, le surf se signale par un pic de mentions liées à la polémique concernant la construction d’une tour de 14 mètres pour l’épreuve localisée à Tahiti, sa construction pouvant avoir de grandes conséquences sur le corail environnant.
3. Des Français globalement contre la politisation du sport et qui réclament une égalité des Jeux.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est un sujet très important pour les Français. Les mentions sur les réseaux sociaux souligne l’opposition d’une part importante des Français contre la décision du Comité International Olympique de mettre les athlètes Russes sous bannière neutre.
Les femmes et hommes politiques comme Anne Hidalgo et Emmanuel Macron n’hésitent pas à afficher leur soutien à cette décision. Les français reprochent une hypocrisie politique quand il s’agit d’agir de la même manière avec d’autres pays ayant commis également des actes meurtriers.
4. Une France qui est cependant (très) fière de ces athlètes.
Peu importe leur popularité, les athlètes sont soutenus :
5. Les marques partenaires mises dans la lumière… pour le meilleur comme pour le pire
Les courbes d’évolution des volumes de mentions concernant les marques partenaires de JO indiquent que seules quelques marques ont un impact significatif en termes de mentions.
Cependant, pour quelques unes des marques les plus mentionnées, le détail des mentions montre nettement que ce qui fait le plus parler sont les thématiques négatives. Ainsi, le partenariat avec les JO est à double tranchant : la mise en lumière qu’il génère peut révéler des sujets négatifs, contreproductifs pour la marque. En voici quelques exemples.
AIRBNB et Coca-Cola (partenaires mondiaux) : une image entachée
Des propriétaires ont profité de l’affluence attendue pour les JO pour faire payer au prix fort leur logement. Des forums ont également été créés pour rentabiliser au maximum les JO pour ces derniers. Ce phénomène a plutôt contribué à faire une mauvaise publicité au site d’hébergement par les particuliers.
La marque Coca-Cola, quant à elle, est victime d’un scandale dévoilant qu’elle aura l’exclusivité sur la vente de boissons au détriment d’une marque 100% française : KOKO Kombucha.
LVMH (partenaire premium) : la marque la plus mentionnée… surtout pour des critiques
La marque LVMH est clairement dominante en terme de pics de mentions. Cependant, ce volume de conversations sur le web est principalement dû aux critiques négatives : en particulier, le conflit d’intérêt supposé, du fait de l’influence gagnée par Bernard Arnault auprès des décideurs politiques en échange du partenariat conclu avec son groupe de marques de luxe.
IDF Mobilités : une critique focalisée sur le prix du ticket de métro
IDF Mobilités est un partenaire « naturel » des Jeux Olympiques de Paris, compte tenu de son rôle clé dans les déplacements de supporters pendant l’évènement. Malheureusement pour la marque, cette participation aux olympiades ne se traduit pas par un regain de popularité, mais par une frustration forte liée à l’augmentation du tarif du ticket de métro de 2,10€ à 4€.
Adidas : non partenaire, mais touchée par un bad buzz collatéral
La marque Adidas n’est pas partenaire des JO 2024 ? C’est exact. Pourtant, la marque est bien associée à l’évènement sportif, par le biais du « naming » de l’une des infrastructures sportives où se dérouleront les Jeux : en l’occurrence, l’Adidas Arena, où se tiendront les épreuves de badminton, gymnastique rythmique, para-badminton et para-haltérophilie.
En effet, des travailleurs sans papiers ont fait irruption sur les chantiers de l’Arena pour demander une régularisation. Ces derniers auraient pris part à la construction de l’Arena. De quoi ternir, indirectement, l’image d’Adidas.