Pendant des années, le glas a sonné pour la presse imprimée. Face à la digitalisation massive de l’information et à la concurrence féroce du web, de nombreux titres ont tiré leur révérence, tels que Vice France ou Glamour France et d’autres sont passés au 100% digital (Elle à Table, La tribune, 01net). Le secteur de la presse a aussi vu les investissements publicitaires se détourner vers le numérique. Loin d’être obsolète, le print se réinvente, adoptant une nouvelle identité : celle d’un produit chic, authentique et expérientiel. C’est la nouvelle ère du papier
LA RÉINVENTION DU SUPPORT : LE PRINT EN MODE CHIC
Face à la saturation digitale et au détournement des investissements publicitaires vers le numérique, certains acteurs de la presse choisissent de réinventer le support papier en le positionnant sur un segment plus luxueux. La stratégie consiste à privilégier des parutions moins fréquentes – devenant bisannuelles, trimestrielles ou semestrielles – mais enrichies d’une fabrication soignée et d’une direction artistique pointue, justifiant ainsi un coût supérieur.
Des magazines comme Grazia, Têtu, Saveur, NME, Creem et Mountain Gazette illustrent cette tendance, se transformant en véritables objets de collection. Leurs responsables éditoriaux insistent sur la création d’un produit caractérisé par une esthétique travaillée et une qualité d’impression premium, soulignant la valeur intrinsèque de chaque numéro
Ce « nouveau print » cible une clientèle plus sélective, aspirant à une expérience sensorielle authentique. Il offre une alternative apaisante à l’omniprésence du numérique, en mettant en avant le plaisir tactile unique du papier.
LE PRINT COMME PRODUIT DE LUXE : AU-DELÀ DU MAGAZINE
La transformation du print va encore plus loin : il devient un objet distinct, un véritable produit de luxe. Les marques de mode et de luxe l’intègrent désormais dans leurs stratégies de communication, non plus comme un simple support d’information, mais comme une extension de leur univers.
Des initiatives telles que le fanzine Summer ’24 de Bottega Veneta, le livre de la collection Automne/Hiver de Jacquemus et la librairie éphémère de Louis Vuitton au Grand Palais illustrent cette tendance.
Ces exemples montrent comment le papier est utilisé pour créer des expériences immersives et exclusives, renforçant ainsi l’image de marque et l’attachement des consommateurs
Le retour du print n’est pas une régression, mais une réinvention stratégique. Face à la profusion digitale, le papier retrouve sa valeur en tant qu’objet tangible, esthétique et porteur d’une expérience sensorielle unique. Il se positionne comme un produit de luxe, destiné à une cible qui valorise la qualité, l’authenticité et la rareté. Pour les marques, intégrer le print dans leur stratégie de communication n’est plus anecdotique, mais un moyen puissant de créer un lien fort et durable avec leur audience.